À 34 ans et dans une soirée pas ouf, c’est la question que je me pose. Je n’arrive pas à me rendre compte alors peut-être qu’en écrivant les choses ça aidera un peu… Après tout, c’est aussi le but de ce blog.
Pour commencer, ce qui me semble assez logique, c’est de se demander si tout ce formatage qu’on subit au quotidien a fonctionné, qu’il soit scolaire, social ou médiatique…
Honnêtement, je n’ai pas la sensation de rentrer dans le moule, enfin pas dans toutes les cases. Déjà et comme dirait mon père, je peux cocher celle des assistés. Pour le coup, c’est un sacré con mais il n’a pas tort. Enfin, il l’a répété suffisamment pour que je le crois. J’ai pourtant fait des études, mais avec une licence pro dans le domaine de l’informatique et un handicap visuel « visible » je n’ai pas réussi à trouver ma voie… Pire, ce domaine a fini par me dégoûter, mon cursus me semblant inutile.
Depuis tout petit, j’entends ce genre de clichés que à 30 ans on est censé être marié avec un gosse ou deux et une maison… Comment dire, je ne conçois pas la vie à deux. Je ne pense pas comprendre l’Amour, vivre avec quelqu’un est synonyme d’angoisses et quant à avoir des gosses, quel enfer… D’un côté, je n’en ai rien à foutre de continuer une « lignée » de cons en ayant peur de refaire les conneries de mon paternel et d’un autre y’a trop de risques que je transmette mon handicap.
Je ne sais pas si je peux le dire ni comment le formuler mais je suis aussi assez déçu de l’éducation que j’ai eue et surtout du cadre dans lequel j’ai grandi. Avec le recul, je me rends compte que beaucoup de choses refont surface et ça me nique un peu… La confiance que j’ai en moi ne vole pas très haut… J’ai une mère qui m’aime et le reste je m’en fiche, j’ai perdu foi en ces gens qu’on appelle famille. Je me sens même assez soulagé de ne plus avoir à gérer ça.
C’est un début de portrait assez pessimiste que je fais là, je le sais mais ça reflète pas mal les choses, il fallait que je vide un peu ce sac avant de continuer cette publication. En vrai, après tout ça, je pense que je peux quand même être fier et content de tout un tas de choses.
Je pense que j’en ai le droit. Les plus simples étant que j’ai un toit confortable même si je veux déménager, j’ai tous les jours à manger, des amis formidables sur qui compter, une maman adorable, des projets et des idées plein la tête, ainsi que des capacités.
Par exemple, je suis vraiment content de mon niveau en anglais. Ça paraît con hein et c’était mal barré car j’avais des sales notes à l’école dû principalement à un manque de motivation. Mais voilà, ces dernières années ont été réellement formatrices, dans le bon sens du terme et ça n’a pas été si compliqué que cela en plus. J’pense même en faire un article plus tard.
Évidemment, je ne peux pas faire un point sur ma vie sans mentionner Loar, celui en qui je suis le plus reconnaissant. Pour certains connards dans la rue, ce n’est qu’un chien mais pour moi, c’est mon meilleur ami. Vraiment, c’est quelqu’un de formidable avec qui je partage beaucoup. Il rend les choses plus facile, son tempérament rend les choses simples. Partout, tout le temps et avec n’importe qui.
La structure de cette publication n’a pas de sens, ce n’est pas grave… J’ai grandi avec un handicap visuel lourd et visible à cause de mon albinisme. Le regard des autres aura été un énorme poids dans ma vie, aggravé par la passion de mes parents à me comparer aux autres mais qui s’est calmé quand je suis parti de chez eux. Ce poids est de nouveau présent depuis la pandémie, c’est lié à mon moral qui est parti en couille.
Pourtant, malgré ce handicap, je suis capable de faire des trucs que je ne suis pas censé pouvoir ou du moins qui sont contradictoires avec ma vue. Jouer aux jeux vidéo, regarder des films… Tout ça est possible sans trop de difficultés à partir du moment où le cadre est bon.
Depuis quelques années même, j’ai appris la photographie en autodidacte et avec les conseils d’amis. C’est l’une de mes plus grosses fiertés, avoir la capacité de faire des photos au-delà de la moyenne malgré ma vue. Ça n’a pas été facile évidement et je suis loin d’avoir fini d’apprendre mais quand même, je suis vraiment fier de moi sur ce point. Et cette possibilité qu’est de montrer mes photos sur les réseaux sociaux me procure de la joie.
Enfin bref, je n’arrive pas à savoir si ça me fait du bien d’écrire ça, ma vie ne me semble pas avoir bien démarrer mais on fait au mieux pour que les choses progressent. Je suis sur la quête du bonheur même si parfois celui-ci est entaché. En tout cas, ce blog me fait du bien dans son entièreté. Ce refuge me plaît.